Discours de la cérémonie de la fête nationale

13 juillet 2020
Discours de la cérémonie de la fête nationale

Monsieur le Préfet,

Mesdames et Messieurs les députés

Mesdames les sénatrices

Cher Hussein Bourgi, 

Cher Renaud Calvat,

(Monsieur le Président de la Métropole)

Mesdames et Messieurs les membres du conseil municipal,

Cher Professeur Capdevila,

Mesdames et Messieurs les représentants des corps constitués,

Mesdames et Messieurs, chers concitoyens,

Quelle émotion, quelle fierté, quel bonheur d’être présent devant vous aujourd’hui pour célébrer, ensemble, notre République.

Célébrer le 14 juillet c'est, en effet, avant tout, mettre à l'honneur la République, notre République, avec ses valeurs portées par la Révolution française, devenues celles de notre Nation tout entière.

Enfant du bicentenaire de la Révolution, je suis très attaché à cet héritage, à ces legs fondamentaux.

Célébrer le 14 juillet, c’est célébrer le 14 juillet 1789, la prise de la Bastille et son symbole, celui d’un peuple qui veut se libérer du joug de la monarchie et devenir acteur de son dessein politique. C’est le symbole de la liberté et de la fin de l’ordre ancien.

Célébrer le 14 juillet, c’est aussi célébrer le 14 Juillet 1790 et la fête de la Fédération, symbole d’une volonté de concorde dans la tumultueuse épopée révolutionnaire, symbole de la fraternité et de la volonté de vivre ensemble au-delà de ce qui nous divise.

Alors qu’approchait le centenaire de la Révolution, les élus de la Troisième République ont progressivement adopté tous les symboles qui allaient incarner notre Nation :

• Le drapeau, 

• l’hymne national 

• ou encore Marianne, 

tous sont des fruits de cette Troisième République. 

Par une loi du 6 Juillet 1880, un autre symbole est adopté : cette date du 14 Juillet deviendra notre fête nationale. 

En choisissant cette date, ils honoraient à la fois 1789 et 1790, la Liberté et la Fraternité ; le combat et le rassemblement. 

Les marqueurs de cette fête nationale étaient posés. 

Cette fête sera la fête de tous les citoyens partout dans le pays, elle sera aussi une occasion de réaffirmer notre relation à nos armées, à nos forces de l’ordre. 

Depuis 1880, cette date est aussi un moment de défense des legs de nos Républiques. 

Je suis vraiment honoré d’être le vingtième maire, depuis 1880, depuis Alexandre Laissac, à prononcer un discours du 14 juillet, à inviter chaque Montpelliéraine et chaque Montpelliérain à commémorer cette date et à penser à tous ces acquis que l’on doit à la République.

La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, la liberté de la presse, la liberté d'association, l'instruction laïque, gratuite et obligatoire, la séparation des Églises et de l'État, la liberté syndicale, le suffrage universel… toutes ces grandes avancées découlent de l'acte révolutionnaire fondateur que représente symboliquement la prise de la Bastille. 

Ils donnent corps au pacte républicain, à ces injonctions d'égalité, de fraternité, de laïcité, et donc à cette exigence de respect des différences dans un cadre commun fait de libertés, de valeurs et de lois.

Nous avons tous, élus comme citoyens, un devoir de vigilance et de responsabilité pour défendre ce cadre commun, ce pacte républicain face aux comportements qui mettent en péril la concorde, face aux communautarismes, aux replis sur soi, aux violences à l’égard des policiers, des pompiers et de tous ceux qui représentent la République.

Cette exigence commence par cette date symbolique. Se retrouver, ensemble, tous les 14 juillets et rappeler l’importance de ces valeurs républicaines, les combats que l’on mène pour conserver ces acquis, et l’unité de toute une ville, de tout un pays derrière ces symboles.

Parmi ces symboles figure en bonne place la Marseillaise. Vous le savez, ce sont les troupes des fédérés marseillais qui, l'ayant adopté comme chant de marche, l'entonnent lors de leur entrée triomphale, aux Tuileries, à Paris, le 30 juillet 1792. C’est comme cela que cette hymne c’est appelé La Marseillaise.

Pourtant, comme le rappelle si bien le grand spécialiste de l’histoire et du patrimoine de Montpellier, Fabrice Bertrand, ces Marseillais qui arrivent à Paris sont en fait les volontaires du Midi et sont donc aussi bien souvent des Montpelliérains ! Cet hymne aurait tout aussi bien pu s’appeler la Montpelliéraine !

Ils entrent à Paris en criant : Aux armes citoyens ! Formez vos bataillons.

Ces quelques mots réveillent pour chacun d’entre nous des souvenirs, des images, des moments forts.

Comment ne pas entendre dans ces mots un écho tout particulier des mois que nous venons de traverser.

Face à la COVID-19, face à cette crise sanitaire inédite pour nous tous. 

Les Montpelliérains, tous les Français, ont répondu présent à cet appel de tous les volontaires que l’on entend dans ces mots.

Chacun avec leurs armes : éboueurs, livreurs, policiers, caissiers, personnel d’entretien, ont su se mobiliser pour continuer à faire vivre nos villes et nos campagnes.

En ce 14 juillet, un peu particulier, en cercle restreint, nous avons tous une pensée à l’ensemble des personnels des hôpitaux qui ont montré leur courage, leur mobilisation, leur détermination.

Nous savons, qu’à travers le monde, ce sont 3000 soignants qui sont décédés de la COVID-19. 

Nous avons une pensée pour chacun d’eux et pour leur famille.

Comme nous pensons tous au professionnalisme de ces femmes et de ces hommes qui ont fait bloc face à la crise, qui se sont battus pour chacune des vies, pour chacun des patients même lorsqu’ils arrivaient par dizaines, même lorsqu’ils venaient à saturer nos infrastructures.

Face à une crise sanitaire sans précédent, si difficile à anticiper et vraisemblablement pas assez préparée, l’ensemble des agents de nos hôpitaux nous ont rendu fiers. 

Comment ne pas l’être quand on voit la mobilisation de tous.

Comment ne pas être fier quand voit la capacité d’adaptation de ces femmes et de ces hommes. 

Comment ne pas être fier quand on voit l’excellence de tous les acteurs de l’hôpital aujourd’hui représenté par le Professeur Capdevila.

Au nom de toutes les Montpelliéraines et de tous les Montpelliérains, en cette vieille de 14 juillet, en cette veille de la date où l’on honore les héros de notre République, je tenais à vous témoigner de toute notre reconnaissance et à vous dire merci.

Nous aurions aimé ce soir, vous dire merci en vous offrant le plus beaux des feux d’artifices, la plus belle des fêtes populaires pour tourner la page cette épidémie et retrouver ces contacts humains qui nous ont tant manqué ces derniers mois.

Malheureusement, le virus et toujours là.

Nous savons que le combat contre ce coronavirus risque d’être encore long. 

Nous savons que nous devons continuer à respecter et à promouvoir les gestes barrières pour réduire les risques d’une seconde vague plus dramatique encore. 

Nous devons le faire pour notre santé, nous devons le faire en pensant aussi à tous les sacrifices que les femmes et les hommes de nos hôpitaux ont dû consentir pour nous protéger et pour limiter l’ampleur de cette crise.

Alors ce sera un 14 juillet sans feux d’artifice.

Ce sera un 14 juillet sans fête populaire.

Mais ce sera un 14 juillet avec tout un peuple qui pense à ceux qui ont fait acte de courage, de bravoure et d’héroïsme pour les protéger. 

Avec tout un peuple qui sait et qui dit toute sa reconnaissance au personnel hospitalier.

Avec tout un peuple qui vous soutient, vous remercie et vous aime.

Vive le 14 juillet !

Vive les soignants et tout le personnel hospitalier !

Vive Montpellier !

Vive la République et

Vive la France !

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